FDJ-Suez, un problème de riche ?

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

La FDJ-Suez-Futuroscope arrive sur le Tour de France avec des ambitions élevées, à la hauteur de la première partie de saison de ses athlètes. Sans excès de confiance mais avec la conviction d’avoir quelque chose de grand à jouer. Après qu’elle s'est sacrifiée pour Marta Cavalli lors du Tour d’Italie, Cecilie Uttrup Ludwig doit être la leader de la WorldTeam tricolore tout au long de la semaine. Avec, comme objectif le plus fou, de se voir en jaune en haut de la Super Planche des Belles Filles, dimanche prochain. Elle imiterait alors très probablement son compatriote Jonas Vingegaard, en passe de remporter le Tour masculin sur les Champs-Élysées, là-même où les filles vont lancer leur compétition quelques heures auparavant. “Ce serait complètement fou bien sûr. Dans tous les cas, ça me motive beaucoup. Quand je vois ce qu’a fait Jonas (Vingegaard) mais aussi les victoires de Magnus (Cort Nielsen) ou de Mads (Pedersen) et les performances de tous les coureurs danois de ce Tour… C’est super inspirant !”, lance auprès de DirectVelo la Scandinave, avec son enthousiasme habituel.

À l’abord de ce Tour de France, Cecilie Uttrup Ludwig a le couteau entre les dents. L’athlète de 26 ans, qui dispute sa troisième saison dans l’équipe de Stephen Delcourt, a connu une première partie de saison perturbée et a soif de revanche. La faute à un Covid qu’elle a longtemps traîné et qui l’a nettement handicapée. “C’était de la merde. Ça a pourri ma période des Ardennaises, qui sont parmi les courses que j’aime le plus. J’ai eu besoin de beaucoup de temps pour revenir”.

Absente des compétitions pendant un mois et demi, elle a depuis retrouvé des sensations en décrochant le titre de Championne nationale sur route puis en terminant 6e du Tour d’Italie, le tout en épaulant Marta Cavalli. “Disputer le Giro m’a aidée. Maintenant, j’espère être prête”.

MARTA CAVALLI EN PROTECTION, AU CAS OÙ

De son côté, Marta Cavalli est toujours sur son petit nuage depuis le début de saison et ne semble pas décidée à en redescendre. La lauréate de l’Amstel Gold Race et de la Flèche Wallonne a pris le temps de bien souffler après sa 2e place sur le Tour d’Italie. “L’enchaînement Giro-Tour n’est pas un problème. Par contre, on a décidé qu’il fallait en faire très peu à l’entraînement entre les deux courses. Il me faudra donc sûrement quelques jours pour retrouver mes meilleures jambes sur ce Tour de France, le temps de remettre en route et de retrouver des sensations. Si tout se passe bien, je serai vite de retour dans le jeu”. Et la Transalpine compte bien jouer avec les meilleures. Bien que Cecilie Uttrup Ludwig soit annoncée leader, elle a profité de la zone mixte de ce samedi, à Meaux, pour nuancer cette annonce. “Depuis le début, l’idée a été que Cecilie soit la leader sur ce Tour et que je sois là pour l’épauler. Maintenant, à bien y réfléchir, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver sur les premières étapes et je vais moi-même me comporter comme une fille protégée sur les quatre premières journées, précise-t-elle pour DirectVelo, au théâtre du Luxembourg. Et à ce moment-là, on pourra faire un point sur le général. Mais oui, bien sûr, l’idée est de gagner ce Tour de France avec Cecilie”.

Quelques minutes plus tard, la Scandinave tenait le même discours et affinait elle aussi son propos. “Je serai leader mais on aura quand même Marta en appui, en co-leader. Franchement, on arrive ici avec une superbe équipe ! C’est super excitant, j’espère que l’on va pouvoir mettre le feu”. Car là est bien l’essentiel. Après tout, faut-il nécessairement établir de façon précise et très marquée une hiérarchisation au sein de l’équipe ? Cecilie Uttrup Ludwig N°1, Marta Cavalli N°2 voire Evita Muzic N°3 et/ou électron libre ? “C’est un problème de riche”, se satisfait-on en coulisses au sein du collectif. 

En effet, il est toujours préférable d’avoir plusieurs belles cartes dans son jeu pour espérer l’emporter. D’autant que les premières étapes s’annoncent piégeuses. “Je pense forcément aux dernières étapes pour briller mais avant ça, il va falloir être très vigilante car il peut se passer beaucoup de choses. Ce sera le cas dès la première étape, qui est particulière. Tout le monde voudra ce premier maillot jaune. L’ensemble du peloton sera en feu. Forcément, ce sont des étapes que je crains, concède Marta Cavalli. Ce n’est pas fait pour des filles de mon gabarit, il va falloir beaucoup frotter. Je vais tâcher de toujours rester très concentrée sans m’éloigner de mes coéquipières. Si tout se passe bien au début, ce sera ensuite à nous de jouer. Je pense que l’on a l’une des meilleures équipes de grimpeuses sur le papier. On peut vraiment faire de belles choses”. Le fameux “fireworks” - feu d’artifice - évoqué par Cecilie Uttrup Ludwig. Aux filles de jouer. 

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