AG2R Citroën U19, une journée pour prendre les commandes

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

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Un chrono par équipes le matin, une étape en ligne l’après-midi, et voilà AG2R Citroën U19 aux commandes d’Aubel-Thimister-Stavelot, avant le dernier acte du dimanche. Cette prise de pouvoir avait en fait été effective dès le matin, sur le circuit de Thimister. Alexandre Pacot et ses hommes ont fait plus que s’imposer, ils ont signé le record du chrono, avec un temps de 10’27", contre 10’38" pour le Team Auto Eder l’an dernier. "Le chrono par équipes est un exercice qui nous plait, ça représente nos valeurs, le sport cycliste est individuel sur les résultats mais là c'est fort que les coureurs puissent partager ça ensemble, monter sur le podium tous ensemble, que tout le monde amène sa pierre à l'édifice. On le travaille très régulièrement sur tous les stages, dès février en Espagne", révèle le directeur sportif.

« ILS ONT ÉTÉ MATURES »

D’autant que cet exercice est particulier sur la course Juniors. C’est une boucle technique de trois kilomètres, que les coureurs doivent parcourir à trois reprises. "Sur le parcours d'Aubel qui est spécifique, on attache beaucoup d'importance à la reco. On l’a fait jeudi en arrivant, plusieurs fois. On l'a refait ce matin pour reprendre les automatismes. On ne l'avait pas fait l'année dernière et ça nous avait manqué. Les gars ont bien compris l'enjeu". Autant de repérages qui ont permis d’établir une stratégie. "On savait que Mattéo Viardot n'allait pas tenir les trois tours, on avait tablé sur un nombre de relais à fond. Lui prenait les relais au sprint pour lancer l'équipe à la plus haute vitesse. Ensuite quand il s'est écarté on était à cinq, ce qui n'est pas plus mal vu comme c'est technique".

Une fois à cinq, il n’y avait plus à calculer. "Ils ont été matures sur le fait de se sacrifier quand c'était à eux de le faire. Ilian (Barhoumi) a passé un très gros dernier relais au bas de la bosse, et Matys (Grisel) fait le final au sprint complet. Tout le monde est gagnant et ce soir ils ont tous une victoire en UCI", sourit Alexandre Pacot. Le but était notamment de protéger Noa Isidore et Maxence Place. "On a identifié quelques leaders pour le général, ces coureurs étaient obligatoirement dans les trois à passer la ligne. Pour les autres c'était de pousser au maximum". C’est pourtant Léandre Lozouet qui a pris la tête du général, mais sur l’étape de l’après-midi, c’était à Noa Isidore de jouer après un court repos. "J'ai roulé un peu sur home trainer, j'ai essayé de me reposer, dormir 20 minutes. On était parti dans les derniers, ensuite il y avait le podium donc on a eu moins de temps".

« SI J’AI DES BONNES JAMBES, ÇA VA LE FAIRE »

Pourtant, le Junior 2 n’a pas montré de signes de fatigue. Dans le final, Noa Isidore n’était pas d’accord avec une arrivée au sprint. "C'était prévu de bouger, ça correspondait bien à mes qualités. On en avait parlé au briefing, ça a été fait. Je l'ai plutôt bien réalisé, je suis content". Sorti à deux kilomètres, il s’est retrouvé accompagné par Arno Vanhaecke et Theodor Storm à la flamme rouge. "Je pensais à l’étape et au général, je me disais qu'il ne fallait pas se retourner. Ça revenait fort donc je me suis dit qu'on ne prendrait pas tant de temps que ça et qu'il fallait jouer l'étape". Le coureur de l’UV Aube a bien cru gagner. "J'ai lancé, jusqu'aux 30 mètres je ne voyais personne, je me disais que ça allait le faire. Je me retourne et il (Theodor Storm, NDLR) commençait à me déborder. Il était costaud". Une meilleure issue que l’année dernière néanmoins, sur cette même étape. "Je m'étais ouvert le menton avec quatre points de suture, donc j'avais une petite revanche à prendre".

Comme la veille, la formation AG2R Citroën U19 montre qu’elle est capable de contrôler une course de ce calibre. "On déjà vu hier que c'est nous qui avions géré la course de A à Z. On n'a pas eu trop le choix, on a contrôlé, j'ai dit aux gars de faire tempo, on a montré qu'on était solide et l’équipe la plus forte de cette course", estime Noa Isidore. Et ce collectif jouera un rôle important pour parachever le succès au classement général. "On a Noa et Maxence (Place) qui ont des ambitions. L'idée était de les mettre dans les meilleures dispositions", note Alexandre Pacot, enchanté par le travail de ses hommes, et notamment leurs sacrifices sur le chrono du matin. "On peut compter sur l'équipe, on a des gars forts sur qui s'appuyer. Demain c'est vraiment compliqué, si j'ai des bonnes jambes, ça va le faire. Je vais courir comme je sais le faire, sans pression et attaquer quand j'ai envie". Et cette ultime étape, redoutable et redoutée, scellera le sort d’Aubel-Thimister-Stavelot. "C’est demain le jour important", insiste Noa Isidore, prêt à en découdre, maillot jaune sur les épaules.

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Portrait de Noa ISIDORE