Stefan Bennett : « Pas souvent l’occasion de vivre ça »

Crédit photo Kéké Naza

Crédit photo Kéké Naza

Stefan Bennett s’est offert dimanche un deuxième Tour de la Guadeloupe. Alors qu’il avait été en octobre dernier longtemps maillot jaune de l’épreuve de Classe 2, il a cette fois renversé le classement général lors de l’avant-dernière étape. Le coureur de 30 ans, qui disputait l'épreuve sous les couleurs de la Continentale EuroCyclingTrips Pro Cycling, revient sur cette victoire pour DirectVelo.

DirectVelo : Quelle saveur a cette deuxième victoire au Tour de la Guadeloupe ?
Stefan Bennett : Il y a eu de l’émotion dimanche. Mon père a fait un AVC en avril, j’ai eu une grosse pensée pour lui. C’est une période difficile. Par rapport à l’an passé, j’ai construit différemment cette victoire. J’avais porté le maillot de leader pendant sept jours l’an dernier. Cette fois, je l’ai pris sur l’avant-dernière étape. J’ai toujours dit que chaque victoire était différente mais en tout cas, on prend du plaisir à chaque fois…  Celle-là, elle a été acquise avec les jambes et la tête.

« JE ME DISAIS QUE CA ALLAIT LE FAIRE »

Au départ de cette avant-dernière étape, tu étais 2e du général à 4’24’’ d’Alexys Brunel…
La veille, j’ai fait un super chrono sur un parcours tout plat, de 30 kilomètres. Ce contre-la-montre correspondait parfaitement à Alexys Brunel et il ne m’a mis qu’une minute (1’07’’, NDLR). J’ai eu de très bonnes sensations alors j’y croyais pour l’étape du samedi, je me disais que ça allait le faire. J’étais confiant au départ.

Et tu renverses le classement général…
L’étape était très difficile. On devait monter le col des Mamelles dès le départ. Je suis parti à fond, sans réfléchir. Dans l’échappée, plusieurs coureurs avaient un vrai intérêt à collaborer. J’en fais beaucoup bien sûr mais tout le monde a participé. C’était un bon groupe. D’ailleurs, les 2e et 3e du classement final étaient dans cette échappée (Tom Donnewirth et Célestin Guillon, NDLR).

Dans quel état d’esprit avais-tu pris le départ de ce Tour de Guadeloupe ?
Ma 3e place au prologue m’a mis en confiance alors que j’étais dans l'inconnu au départ. Je n’avais pas beaucoup couru ces derniers temps. Je suis tombé fin juin dans les Pyrénées, j’avais repris au Tour des Deux-Sèvres, mi-juillet. Après ce résultat au prologue, toute l’équipe était motivée pour m’aider. C’était tout pour moi. Mais je savais qu’on n’avait pas l’équipe pour contrôler la course tous les jours.

« C'ÉTAIT LA FOLIE ! »

Tu t’es finalement retrouvé dans une situation idéale en prenant le maillot qu'à la fin…
Oui, c’était une bonne chose d’être en embuscade sans avoir le maillot à défendre. Je n’aurais pas freiné si j’avais eu l’occasion de prendre la tête du général plus tôt mais en restant 2e, je n’avais pas besoin de faire rouler les gars. J’ai pu courir en étant relâché. Cette année, c’était débridé sur chaque étape, comme si c’était une course d’un jour. Les Guadeloupéens mettaient des attaques toute la journée. Ils avaient plus de jours de course que l’an dernier.

Que retiendras-tu de cette nouvelle victoire ?
C’était super plaisant. L’an passé, la course avait eu lieu fin octobre. Il y avait beaucoup plus de public cette année. C’était la folie ! Samedi, nous avons descendu à contre-sens, en bus, le col des Mamelles avant l’étape et il y avait déjà du monde au bord des routes. J’avais des frissons avant le départ. L’engouement est extraordinaire. Quand ce n’était pas Boris Carène, les gens voulaient voir Stefan Bennett (sourire). Je voulais vraiment en profiter. On n’a pas souvent l’occasion de vivre ça. Je suis super content de gagner et d’avoir vécu tout ça… J’ai prouvé pas mal de choses pendant dix jours. J’ai réussi à bien faire sur un chrono de 30 kilomètres tout plat, j’ai aussi montré des facultés de récupération. 

Penses-tu déjà à la passe de trois l’an prochain ?
On m’en a beaucoup parlé ! J’aimerais bien revenir. Il faudra voir en temps voulu. Si j’ai la possibilité d’être au départ une nouvelle fois, j'aimerais bien… Tant qu’on n’a pas vécu ça, on ne peut pas s’en rendre compte, j’ai fait un beau truc sur le vélo mais je ne parle pas de performance. On signe des autographes, on fait des photos… Là (lundi), je suis à l’aéroport pour rentrer en métropole et je viens d’être pris en photo avec un enfant. Les gens te donnent beaucoup depuis le bord de la route. Ils te font vivre des choses comme si c’était le Tour de France. Et juste pour ça, tu as envie de revenir.

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