Mathilde Gros : « Cette fois-ci, je ne vais pas me dégonfler »

Crédit photo Luca Bettini Ivan Benedetto I SprintCyclingAgency - uec.ch

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La dernière journée de Mathilde Gros au Championnat d'Europe de Munich s'est terminée avec la 5e place du keirin (voir le classement). Mais pendant sa semaine, la sociétaire de Salon Cyclosport a tenu tête, au sens propre comme au sens figuré, à Emma Hinze en finale de la vitesse individuelle. Mathilde Gros revient avec DirectVelo sur son Championnat d'Europe.

DirectVelo : Comment s'est passée ta dernière journée avec le keirin ?
Mathilde Gros : Il y a eu de bonnes choses. En qualif, j'étais mal placée, je suis passée par les repêchages, mais ça m'a débloqué les jambes et la tête parce que hier (lundi), le tournoi de vitesse était très long et très nerveux. En demi-finale, c'était une grosse demi, j'ai presque tout donné. Sur cette piste, il faut être devant mais avant le Championnat du Monde qui approche, tu ne peux pas tomber. En finale, je ne voulais pas avoir de regrets. Une fois devant, il fallait que je lance mon braquet, il fallait tout donner. Il m'en manque pour accrocher la roue quand Friedrich me double sur la fin, elle avait plus de jus que moi à la fin.

Tu avais peur de la chute pendant la semaine ?
Non quand on fait une compet', on la fait à fond. Mais en finale de keirin, je n'étais pas dans l'esprit de vouloir passer dans un trou de souris où il n'y avait pas la place. Il faut rester lucide. Ici, on l'a vu, il y a pas mal de chutes.

« J'Y CROIS DUR COMME FER »

En vitesse par équipes, vous terminez 4e. Comment évalues-tu votre marge de progression ?
On est au tout début, c'est notre troisième compétition. À Glasgow, ça s'est mal passé mais ça nous a permis de rectifier le tir à Cali. En Colombie, en Coupe des Nations, on fait 3 après avoir changé les postes. J'y crois dur comme fer, Julie (Michaux) et Marie (Divine Kouamé) sont jeunes et elles progressent. L'objectif c'est de faire un bon chrono au Championnat du Monde pour bien lancer le tournoi.

Vous avez donc trouvé le bon ordre entre vous ?
Marie sera toujours la démarreuse car elle a les qualités pour. Pour l'instant Julie en 2 et moi en 3, mais ça peut changer selon nos évolutions. Sur les postes 2 et 3, on change souvent, il faut être capable de faire les deux. Pour l'instant je reste la finisseuse sur les tournois.

« MONTRER QUE J'ÉTAIS LÀ »

Le titre de la vitesse individuelle s'est joué d'un rien...
Ça s'est joué à un boyau. Quand je perds la première manche, je me dis que ça ne va pas se passer comme ça. Pour la deuxième manche, je tiens la première position, c'était très avantageux sur cette piste. Je voulais tout tenter car je savais que je finissais fort sur cette piste. J'étais contente de lui prendre une manche car personne ne lui en avait pris à part aux Jeux olympiques de Tokyo. Dans la belle, je fais une petite erreur, ça s'est joué à rien, même si sur le coup je suis deg'. Mais sur une 250 mètres, comme à Saint-Quentin, ça sera différent.

Au départ, tu la fixes à travers la visière...
J'aime bien les visières transparentes pour ça, c'est vraiment "je te regarde". En fait, elle le fait à tout le monde dès les 1/8e à chaque course, tout le monde le sait, mais il faut le sortir au bon moment. Elle me l'avait déjà fait en Ligue des champions mais j'avais tourné la tête. Je me suis dit cette fois-ci, je ne vais pas me dégonfler, jusqu'à ce que le starter donne le coup de pétard, je ne te lâche pas. On était pris dans une tension de malade, j'avais l'impression de lui parler, je voulais montrer que j'étais là. D'habitude, on ne tient pas son regard mais il y avait un maillot en jeu, je ne voulais pas perdre 2-0. Greg (Baugé) ne m'a pas dit "regarde la", c'est sorti instinctivement. C'était un combat de titans. On était proche et je sortais encore ma tête pour lui montrer. C'était incroyable, c'était du beau vélo.

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