Raphaël Parisella : « J'aimerais que ça aille plus vite »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Raphaël Parisella connaît des débuts compliqués chez les professionnels. Le coureur de la B&B Hôtels-KTM a déjà mis la flèche à une dizaine de reprises et compte une seule place dans un Top 30, à savoir une 18e position lors du prologue du Tour de la Provence (voir sa fiche DirectVelo). S’il a été freiné par le Covid, le Canadien de 19 ans a surtout souffert de son manque d’expérience dans un peloton européen. Mais celui qui avait été auteur d’une excellente saison 2021 avec les Sables Vendée Cyclisme assure être sur le bon chemin et dit retrouver la forme. Présent sur le Tour de l’Avenir, le Québécois a une occasion en or de retrouver le haut des classements. Et la confiance, comme il l’explique à DirectVelo.  

DirectVelo : Dans quelle forme te trouves-tu au départ de ce Tour de l’Avenir ?
Raphaël Parisella : Ça va bien. J’ai eu un début de saison difficile avec le Covid notamment. J’ai disputé le Championnat national fin juin, avant de couper puis de bien m’entraîner, pendant un mois, chez moi, à Gérone (Espagne). J’ai repris au Tour de Louvain, avant d’enchaîner avec le Circuit Franco-Belge. Je suis confiant pour la semaine qui arrive, la forme est bonne. On peut passer une bonne semaine ici, avec un groupe motivé et qui a l’expérience de l’année dernière.

Après une bonne saison amateur l’an passé, comment expliques-tu tes difficultés chez les professionnels ?
Ce n’est pas la difficulté qui est si différente mais l'homogénéité. Chez les amateurs, tu as 20 mecs qui jouent la gagne alors que chez les professionnels, tout le monde est à un très haut niveau. Ça se joue dans les détails. Par exemple, je ne peux plus me permettre de remonter tout seul, sur un côté de la route, un peloton pour me replacer. Il faut compter ses cartouches, être placé au bon moment sans faire des efforts. J’ai monté les marches très vite depuis que j’ai débuté le vélo alors je n’ai pas eu la chance d’apprendre ces subtilités-là. C’est ce qu’il me manque aujourd’hui pour être devant chez les pros. Mais pour le rythme, je me sens à ma place. 

Il faut donc faire preuve de patience… Est-ce simple ?
Je suis un compétiteur, j’aimerais que ça aille plus vite. Quand tu vois des coureurs comme Remco (Evenepoel), Arnaud De Lie et compagnie qui gagnent déjà, ça donne envie de faire plus mais il faut être réaliste. Je viens d’Amérique du Nord, je n’ai fait qu’une seule saison en Europe. Chez les amateurs, je n’avais pas besoin de peaufiner certains détails. Ça va venir avec le temps.

« L'ÉQUIPE EST DERRIÈRE MOI »

Qu’est-ce que te dit le staff des « Men in Glaz » ?
Je n’ai pas de pression de la part de l’équipe, c’est moi qui me la met. On me laisse le temps d’apprendre. On me dit que j’ai le temps mais je ne suis pas comme ça. Je continue de me donner à 100%, c’est de mieux en mieux. L’équipe est derrière moi. Je demande des conseils, notamment aux gars comme Pierre Rolland qui ont de l’expérience. J’essaie d’accélérer mon apprentissage.  

As-tu dû convaincre ton équipe de disputer ce Tour de l’Avenir ?
J’ai demandé à l’équipe de participer, j’ai poussé un peu quand j’ai vu que ça débutait à la Roche-sur-Yon. Au début, je pensais que ça commençait par un prologue alors j’étais excité d’en faire un presque à la maison, j’ai presque passé un an aux Sables d'Olonne. La Vendée a une place spéciale dans mon cœur. J’étais super heureux quand l’équipe a accepté. Pour mon développement, ça a du sens d’être ici, je redescends d’un niveau. Même s’il y a un super plateau, ce n’est quand même pas une ProSeries avec Fabio Jakobsen et Caleb Ewan... Redescendre d’un étage va me permettre de parfaire mon apprentissage et en même temps, c’est rare dans l’année d’avoir une course par étapes de dix jours. 

C’est l’occasion de reprendre confiance…
Exactement. Nous avons Riley (Pickrell, vainqueur d'étape au Tour d'Italie Espoirs, NDLR) qui est rapide au sprint mais je vais essayer d’avoir aussi ma chance. Chez les professionnels, chacun a un rôle attitré. Ici, j’espère pouvoir m’exprimer et me faire plaisir. Ça sera aussi un bon bloc pour bien finir la saison et ainsi débuter la prochaine avec de la confiance. Et pourquoi pas essayer de scorer en début d’année prochaine. 

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