Florian Rapiteau : « Un voyage qui portera ses fruits »

Crédit photo Kéké J' Naza Photographies

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Revenu en métropole avec trois victoires dans la poche, Florian Rapiteau a vécu un petit rêve au dernier Tour de la Guadeloupe. Même si l’histoire ne s’est pas terminée de la meilleure des manières, le coureur de Laval Cyclisme 53 s’est régalé sur l’épreuve de Classe 2. Ce lundi, il opérait sa rentrée au Circuit des 2 Provinces au Pertre. Un retour encore une fois réussi puisqu’il est monté sur le podium de cette épreuve réputée du calendrier amateur (voir classement). Et là encore, en y mettant la manière. Il est revenu brièvement avec DirectVelo sur sa journée, mais surtout sur son séjour en Guadeloupe et la suite.

DirectVelo : Tu as l’air de tenir la forme après la Guadeloupe !
Très honnêtement, non (sourire). Ce n'était pas du tout les jambes que j'ai pu avoir au Tour de Guadeloupe. J'avais des jambes plutôt moyennes, mais je me suis surtout trouvé bon tactiquement. J'ai toujours su faire les efforts au bon moment. Physiquement c'était correct, sans être très bon comme il y a deux semaines. Donc j'ai vite relativisé cette 3e place. C'est très positif vu ma dernière semaine où je n'ai pas pu m'entrainer. Je ne savais pas où j’en étais. C'est ma plus petite semaine de l'année au niveau de l'entrainement, mais ça devrait le faire. Je savais que j'étais en forme, et au pire des cas j'espérais être bien à Plouay et Cherbourg. Je peux me projeter sur la fin de saison.

Ton équipe était partout aujourd’hui…
On a été tout le long en surnombre. Le but était d'essayer d'être deux pour quatre par exemple. On a presque réussi à le faire avec Célestin (Guillon), mais il n'était pas bien, il a pété. On a fait une belle course collective. Il y a des week-ends pires que celui-là.

« ÇA VA TRÈS VITE REVENIR »

Qu’est-ce qu’il t’a manqué ?
Je pense qu'il me manque un peu d'entrainement. Avec les blessures de la Guadeloupe... J'ai une côte qui me fait mal, les cervicales, et le genou... J'ai mal un peu partout, j'ai des brulures dans le dos. J'ai fait trois petits entrainements, je savais que je n'allais pas être top. Là je ne peux que m'améliorer et je me dis que ça va très vite revenir. J'aimerais bien gagner à Plouay.

Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
À la sixième étape, au Tour de Guadeloupe, je me suis tapé le genou dans un ascenseur. Après ça j'ai eu de grosses douleurs, j'avais du mal à pédaler. Surtout en début d'étape. J'étais proche de l'abandon. Et le dernier jour j'ai pris une grosse chute. Sur le circuit final, à 40 kilomètres de l'arrivée j'ai fait un soleil, j'ai cassé mon casque. J'ai tout le dos un peu abimé, et j’ai donc encore des douleurs…

Outre cet accident, tu as été impressionnant en Guadeloupe. T’attendais-tu à décrocher trois étapes ?
Bien sûr que non ! J'en visais une, après les deux autres sont venues au fur et à mesure, j'aurais même aimé en gagner une quatrième. Je ne m'y attendais pas, c'est une grande satisfaction.

« C’EST UN TOUR EXCEPTIONNEL »

Tu as gagné dans des styles assez différents…
La première, je la gagne vraiment à ma façon. En provoquant de loin puis en résistant au peloton. Ce sont des efforts que j'aime. Après c'est un peu différent. La deuxième c'est plus tactiquement, je suis dans le bon groupe et je n'ai pas à rouler car le maillot jaune est dans notre équipe. Puis la troisième c'est à la pédale car c'est une arrivée au sommet. J'avais de super jambes ce jour-là. Malheureusement ça s'est un peu dégradé ensuite avec une ou deux blessures, mais c'est un Tour exceptionnel.

Comment as-tu digéré le climat là-bas ?
C'est complètement différent. La chaleur est toujours la même, ça ne bouge pas. Et c'est très humide. C'est étouffant au début, mais nous tous, on a tous trouvé qu'on s'était plutôt bien acclimatés. Au final ça s'est bien passé et nos corps ont bien répondu à la chaleur.

Quel est l'état d'esprit de l'équipe après ce voyage ?
C'est plus que satisfaisant ! Les objectifs ont tous été remplis. Le bonus, ça a été les victoires supplémentaires et la 3e place au général (de Célestin Guillon, NDLR). Et aussi la 2e place chez les jeunes pour Gaspard (André). On sort un Tour hyper abouti, je peux dire que j'ai ma petite déception de tout perdre au général sur la dernière grosse étape de montagne, parce que j'avais mal au genou, et qu'en partant au pied d'un col ça ne l'a pas fait. Mais sinon, je n'en ressors personnellement et collectivement que du positif.

« UNE EXPÉRIENCE INOUBLIABLE POUR NOUS TOUS »

Que s'est-il passé cet avant-dernier jour, justement ?
On partait au pied d'un col, on savait que ça allait partir à bloc. Il fallait s'accrocher le plus longtemps possible. Je suis dans le premier groupe. Il y avait le groupe Bennett de six ou sept avec Célestin et moi, puis le groupe maillot jaune. Puis mon genou m'a lâché et j'ai explosé du groupe Bennett, puis du groupe maillot jaune. On a lutté pendant 60 kilomètres, on a abdiqué et on a pris 15 ou 20 minutes. On a repris Brunel qui a complètement lâché ensuite. Avec 3000 mètres de dénivelé hyper concentrés, le départ au pied d'un col... C'est différent d'ici, et il y a une ferveur de dingue, c'est ultra motivant. C'était une expérience inoubliable pour nous tous.

Tu penses que ces victoires vont avoir des retombées pour toi ?
Je n'en doute pas. Tout le monde m'en parle. Que ce soit des spectateurs, équipes, coureurs... Ça a beaucoup de retombées et ça ouvre des portes. J'ai des contacts avec quelques équipes. J'attends. C'est un voyage qui portera ses fruits dans tous les cas, clairement.

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