Axel Laurance : « C’était inconcevable au départ »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Villaroger, aux alentours de 17 heures. Les Bleus ont achevé leur Tour de l’Avenir depuis 1h30 environ. Si chacun profite d’une pizza pour « fêter » la fin de l’épreuve par étapes Espoirs, il y en a un qui n’a pas encore complètement la tête aux festivités. Non pas chez les six Bleus qui ont eu la mission de terminer au mieux le Tour de l’Avenir, mais dans le staff. Franck Laurance a les yeux rivés à plus de 1000 kilomètres, de l’autre côté de la France. Scotché au portable, il assiste aux derniers kilomètres de la Bretagne Classic, à Plouay. Son fils, Axel, est encore dans le groupe de tête pour se disputer la gagne. À fond derrière sa progéniture, Franck peut exulter.

Le sociétaire de B&B Hôtels-KTM offre un sprint royal et échoue de peu derrière le grand favori de l’épreuve : Wout van Aert. "Faire 2e (voir classement), je n'y aurais jamais pensé. C’était inconcevable au départ. C'est incroyable, j'étais déjà très content d'être au départ, j'ai pris du plaisir toute la journée, c'est énorme", se réjouit Axel Laurance. Résident morbihannais, à 5 petits kilomètres de la ligne d’arrivée, Axel Laurance a profité d’un bain de foule toute la journée. "Quand je suis arrivé sur le premier tour, j'ai vu le monde, je me suis dit "waouh", je n'avais jamais vu ça. Être sur le podium est une récompense énorme. Je connais le parcours par cœur. J'étais là tous les ans à Plouay depuis gamin, à la présentation j'avais une sensation un peu différente".

« ICI C’EST CHEZ LAURANCE »

Il ne manque pas non plus d’avoir un mot pour ses proches, et notamment son père qui manquait donc à l’appel. "Il manquait juste mon père qui était au Tour de l'Avenir. Mes copains ont mis mon nom dans le Lézot, il y avait écrit "ici c'est chez Laurance", ils avaient raison (sourire). Toute la journée tu entends ton prénom, c'est super beau". Et le néo-pro a défendu son territoire. Dans les derniers hectomètres, et notamment cette descente qui fait plonger les coureurs vers la ligne droite finale, Axel Laurance avait un plan très clair. "J'étais vraiment cramé mais je voulais prendre la roue de van Aert à tout prix. Je ne me suis pas laissé faire. On ne me respecte pas forcément par rapport aux équipes WorldTour mais j'ai réussi à garder ma place".

Et l’épouvantail belge a lancé son sprint. "Quand il a lancé je me suis dit pourquoi pas. J'ai essayé de déborder mais il a maintenu sa grosse puissance, j'ai senti que c'était impossible de revenir. Sprinter juste à côté de lui est déjà très bien". Et le faire pour la victoire sur une course WorldTour l’est tout autant. Surtout à Plouay et son parcours difficile. "Je commençais à être dans le dur, dans les bosses je mettais petit plateau à chaque fois. Pierro (Rolland) a rebouché les trous, j'ai résisté pour basculer à chaque fois. À trois kilomètres j'ai tout débranché, je me suis dit maintenant que tu y es il faut y aller !".

« C’ÉTAIT UN RÊVE »

Dans une très bonne dynamique depuis un mois, et ses deux podiums d’étapes en Wallonie, Axel Laurance se rapproche encore un peu plus d’une victoire de marque. "Il manque un peu de force, aujourd'hui il n'y a rien à faire. Au Poitou j'étais déçu parce que je pense que j'avais la possibilité de gagner, mais là je suis tombé sur plus fort, je suis très content de faire 2. C'est ma première course WorldTour. C’était 250 bornes, j'avais fait 215 max, ça joue aussi. Pouvoir essayer de doubler van Aert est déjà super. J'ai tout fait pour gagner, je suis très heureux". Et ses nombreuses expériences sur les courses par étapes sont probablement la cause de cette dynamique.

"J'ai vachement fait de courses par étapes, ça aide aussi. C'est bien chez les pros de faire ça, je pense. Faire des kilomètres, engranger des étapes. Plus j'en faisais, plus j'avançais dans ma progression. Je montre encore aujourd'hui que je progresse", note l’ancien coureur du VC Pays de Loudéac, qui est prêt maintenant à cocher de nouvelles cases. "Je voulais juste prendre le départ et voir, je n'avais pas forcément d'ambitions. Finalement ça s'est bien déroulé. C’était un rêve. Mon premier était de passer pro, ensuite gagner chez les pros, et enfin remporter les plus grosses courses du monde. Plouay est ma course de cœur donc ça en fait partie". Qui sait, après l’avoir effleuré cette année, le rêve deviendra peut-être réalité dans un futur proche.

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