Christophe Rosé, comme le bon vin

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Christophe Rosé est toujours là, à 49 ans ! Le week-end dernier, le coureur de l’OCC Antibes a pris part aux 4 Jours des As-en-Provence, épreuve qu’il a abandonnée le dernier jour après s’être accroché pendant les deux premières étapes. Mais qu’est-ce qui motive encore celui qui fêtera ses 50 ans en janvier prochain ? “C’est la passion et le pur plaisir. Il y a toujours de nouveaux challenges. Ici, à Antibes, je peux aider les jeunes. Je pourrais rouler ici les yeux fermés sur les routes de la région. Les 4 Jours des As-en-Provence, je les connais par cœur, j’ai dû les faire quinze fois. Au moins… (rires). Je donne des conseils, ça me motive. Et puis, Antibes envisage de peut-être monter une N3 pour l’année prochaine, on essaie de structurer le club”, se réjouissait-il samedi, au cœur de l’épreuve, auprès de DirectVelo.

DAVIDE REBELLIN EN MENTOR

Régulièrement, Christophe Rosé rejoint des clubs qui lui permettent, au bout d’une trentaine d’années sur le vélo - il a débuté à 19 ans - de disputer des courses d’importance, face à quelques-uns des meilleurs coureurs amateurs de l’Hexagone. “J’avais déjà fait ça à Nice. Quand je suis arrivé au club, ce n’était même pas en DN puis c’est monté en N3, en N2… Je suis toujours là, je survis”. Le garçon sait de qui tenir puisqu’il prend exemple sur un autre vétéran, son ami Davide Rebellin. “Je suis loin de son niveau mais je roule avec lui l’hiver et c’est un bel exemple pour moi. Il est super passionné, il fait partager son savoir, le plaisir de rouler. C'est mon mentor”.

Bien sûr, au fil des années, il doit s’adapter à l’évolution du cyclisme. “Il y a de la tension sur ces courses, c’est impressionnant. Ça roule de plus en plus vite sur le plat, et il faut que je m’habitue aux mecs qui ont les freins à disque. Ça pile, je n’ai pas l’habitude de ça. Maintenant, les mecs freinent beaucoup plus tard”. Et le Varois à l’accent chantant continue de s’accrocher. “On ne peut pas se balader à cet âge-là… Franchement, j’ai toujours fait le job, j’aime ça. J’ai toujours eu un mode de vie sain et je continue de m’améliorer sur la diététique par exemple. Ça me plait. En qualité physique, je n’ai pas tellement perdu. Le seul problème, c’est que je n’ai jamais fait de course de ce niveau cette année alors c’est dur… Mais j’étais encore Champion PACA de 2e caté l’an dernier”, se félicite celui qui ne se fixe pas de limite d’âge pour arrêter la compétition.

TOUJOURS LÀ EN 2023, POUR SES 50 ANS

“J’ai toujours été dans les vieux. J’ai commencé à progresser à 26-27 ans et j’ai toujours trouvé des raisons de continuer. Je ne me suis jamais posé de question d’âge. Je prends les saisons les unes après les autres. Par moments, je me dis que je vais arrêter, que j’en ai marre, puis je fais deux-trois résultats et ça repart”, rigole celui qui est avocat, comme sa compagne. “C’est costaud mais d’un autre côté, je peux gérer mon emploi du temps comme je l’entends. On profite de la vie. On fait nos dossiers sérieusement mais je prends mon temps pour rouler entre midi et 14h par exemple”.

Victime de trois chutes cette année, il se veut prudent en course. “Au Tour des Landes, je me suis fait lâcher en descente car j’étais tendu. Mais c’est le jeu. Il y a dix ou quinze ans, ça m’arrivait déjà. Il faut que ça revienne”. Une chose est sûre : il sert d’exemple de résilience pour ses jeunes coéquipiers, qui pourraient tous ou presque être ses fils. “Si je peux suivre, ils peuvent le faire aussi”, conclut celui qui s’amuse à se décrire comme “increvable”, et qui compte bien continuer en 2023 pour sa cinquantième année. Et peut-être aura-t-il encore une fois l’occasion de revenir en terres bucco-rhodaniennes pour disputer les 4 Jours des As-en-Provence.



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