Les Bleus ont tout tenté mais sont « tombés sur plus fort »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

L’adage « jamais deux sans trois » ne s’est pas confirmé pour l’équipe de France et pourtant, les Bleus n’ont pas démérité, ce dimanche, à l’occasion du Championnat du Monde de Wollongong, en Australie. Toujours est-il que le double tenant du titre Julian Alaphilippe a dû céder son maillot arc-en-ciel au Belge Remco Evenepoel, auteur d’un de ces numéros auquel il nous habitue depuis les rangs Juniors (voir classement). “Remco le mérite, il est incroyable. Il a fait une saison extraordinaire. Je suis très très content pour lui”, concède son prédécesseur et habituel coéquipier chez Quick-Step Alpha Vinyl.

Avant que Remco Evenepoel ne s’en aille seul vers la gloire, les hommes de Thomas Voeckler avaient donc décidé de mettre le feu aux poudres le plus tôt possible et d’éparpiller le peloton. “On avait un plan dans la tête. Il était ambitieux, avec beaucoup de mouvements. La tactique était de durcir la course dès le début. On s’y est mis très tôt. Il fallait que la course se décante le plus tôt possible”, explique pour DirectVelo Quentin Pacher, qui a placé une grosse accélération à 76 kilomètres de l’arrivée, laquelle a provoqué une première importante sélection et... mis sur orbite Evenepoel. Il faut dire que sur le papier, les Bleus avaient une équipe complète avec plusieurs coureurs capables de l’emporter. “On a fait une très belle course tactique. On a tenté le tout pour le tout. Il fallait les déstabiliser”, relate pour sa part Valentin Madouas, alors que les Bleus ont été en surnombre à l'avant durant un bon moment avec Romain Bardet, Florian Sénéchal, Pavel Sivakov et donc Quentin Pacher. “On avait une équipe complète, une équipe d'attaquants, de rouleurs, avec aussi une carte au sprint. On a bien établi nos cartes”, se félicite pour sa part Florian Sénéchal.

LES COUREURS AVAIENT TRÈS PEU D’INFOS ET ONT COURU AU FEELING

Mais très vite, il a fallu s’adapter à la présence d’un certain Remco Evenepoel dans ce même groupe de tête, lui qui a pu longtemps faire de la patinette et voir ce groupe reprendre près de deux minutes au peloton où se trouvaient encore la plupart des favoris. “On avait pour consigne de ne pas tourner quand on a vu qu’il était là. On savait très bien qu’à un moment donné, il allait partir. C’était le plus fort. Quand on a vu qu’on ne pouvait pas le suivre, on a commencé à regarder derrière pour faire revenir les copains”, ajoute Quentin Pacher. “Je pense en effet qu’il ne fallait pas rouler avec lui mais on va en reparler au debrief”, appuie Valentin Madouas au cœur de la zone mixte. 

Lors de ce Championnat du Monde particulièrement animé, certains coureurs ont parfois eu du mal à y voir très clair, à l’image de Benoît Cosnefroy. “On a eu très peu d'infos, c'est beaucoup de feeling sur ces courses. On essaye de prendre des décisions en espérant que ce soit les bonnes, synthétise le récent lauréat du Grand Prix de Québec. On prend les décisions sans infos, il y avait deux ardoises en bord de route, finalement on n'en voyait qu'une des deux. Et surtout, sur les cinq derniers tours, il n'y avait rien marqué dessus, c'était compliqué d'avoir des infos”, insiste-t-il. À l’avant, lorsque Remco Evenepoel est sorti peu avant un énième passage sur la ligne d’arrivée, à 35 kilomètres de l’arrivée, seul Alexey Lutsenko a pris la roue. Et les Bleus n’ont plus jamais revu le futur vainqueur. “On avait quatre coureurs, on ne pouvait pas aller sur tout ce qui bougeait non plus mais bon… Ça doit être une erreur”, regrette Valentin Madouas qui était dans le peloton.

TOMBÉS SUR PLUS FORT

Une fois Remco Evenepoel seul en tête avec une avance confortable, et connaissant le garçon, il est vite devenu évident que - sauf incident - le nouveau Championnat du Monde sur route serait belge. “On est tombé tout simplement sur un coureur plus fort actuellement. Il gagne beaucoup de courses, il est très difficile à battre”, relate Valentin Madouas. “Au dernier tour je me suis dit que c'était mort pour le titre. Je pensais qu'on ne jouerait même pas de médaille à part Romain (Bardet) devant”, explique même Benoît Cosnefroy. Mais finalement, le groupe des favoris est revenu dans la course à la médaille d’argent dans le tout dernier kilomètre. Revenu du diable Vauvert, Christophe Laporte est allé décrocher la deuxième place.

“On a bien sauvé les meubles, on peut être contents de ce podium face à un Remco au-dessus, il n'y a rien à dire”, analyse Benoît Cosnefroy. “L’objectif était d’avoir le maillot mais aussi de faire un podium. On ne va pas gagner chaque année, il faut être réaliste. C’est une très belle performance de l’équipe”, relativise également Valentin Madouas. Et au désormais ex-porteur du maillot arc-en-ciel de conclure. “Remco le mérite et Christophe termine 2e. C’est une belle journée pour laisser le maillot de Champion du Monde”.



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Portrait de Julian ALAPHILIPPE
Portrait de Benoît COSNEFROY
Portrait de Valentin MADOUAS
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Portrait de Florian SÉNÉCHAL