Kévin Avoine change d’environnement. Le Nordiste de 25 ans, qui a toujours évolué dans des formations de la région Hauts-de-France, a rejoint à l’intersaison le SCO Dijon-Team Materiel-velo.com. L’ancien pensionnaire de l’ESEG Douai-Origine Cycles et du CC Nogent-sur-Oise revient pour DirectVelo sur les raisons de son choix. Il évoque également sa dernière saison ainsi que celle à venir.

DirectVelo : Pourquoi as-tu quitté le CC Nogent-sur-Oise pour intégrer le SCO Dijon-Team Materiel-velo.com ?
Kévin Avoine : Ils étaient déjà intéressés par moi avant le Championnat de France. Ce qui m’a poussé à partir, je ne vais pas le cacher, ce sont les problèmes financiers de Nogent. Heureusement, ça s’est bien fini. Mais du coup, j’ai décidé d’avoir du nouveau et découvrir de nouvelles courses. Dijon était le plus avantageux pour moi. Au niveau des trajets, il fallait trouver un bon compromis. Mon nouveau manager et entraîneur, Paul Herman, est également nordiste. Ça donne une certaine motivation. À Nogent, j’avais l’esprit famille et j’avais besoin de retrouver cette philosophie assez proche et structurée. Je ne voulais pas aller n’importer où.

As-tu eu des contacts pour passer professionnel ?
J’avais des contacts par-ci, par-là mais rien de bien concret. Je n’ai pas trop compris pourquoi, j’ai eu du mal en fin de saison à me remobiliser. C’est aussi pour ça que j’ai voulu changer de club car les contacts ne seront peut-être pas exactement les mêmes.

« PAS D’AUTRE PORTE DE SECOURS »

Considères-tu que 2023 est ta dernière année pour passer au-dessus ?
Je ne me donne pas de date, je veux le faire. Je n'ai pas d'autre porte de secours. En 2021, je m’étais fixé un ultimatum mais au final, je ne voulais pas finir sur une déception. J’avais fini 4e à Paris-Troyes et j’avais raté le Championnat de France, puis j’avais gagné très tard ensuite. J’avais un peu de remords, du coup j’ai renquillé en 2022. Cette saison, j’ai terminé 3e de Paris-Troyes et 5e du Championnat de France. J’avais de l’avance mais j’ai eu pas mal de pépins mécaniques sur des courses par étapes où d’habitude je marche bien. Mais j’ai su repartir au charbon. J’ai gagné deux fois d’affilée (aux Grands Prix de Bavay et des Marbriers les 21 et 23 août, NDLR). Je l’avais annoncé et j’ai su le faire. Après en amateurs, on a connu des gars qui gagnent 15 courses et qui ne sont pas passés pro.

Que penses-tu qu’il te manque afin de franchir cet échelon ?
En 2023, il faudra gagner plus régulièrement et montrer aux directeurs sportifs des équipes professionnelles que je peux être là toute la saison. Il faudra que j’arrive à gagner en mars, en août et pourquoi pas en octobre. Ce sera vraiment un travail de fond.

« TOUT TOURNE AUTOUR DE ÇA »

Et le prochain Championnat de France aura lieu à Hazebrouck et Cassel dans ton département du Nord….
C’est très motivant de l’avoir chez nous. Je serai attendu à la maison. C’est vraiment la première année où je vais me concentrer sur cet objectif. C’est une pression, mais comme on dit dans le Nord, la pression, on la boit (sourire) ! Je vais en faire abstraction et être prêt pour le jour J. Je vais voir avec Paul (Herman) pour que tout tourne autour de ça.

Où en es-tu dans ta préparation ?
J’ai coupé six semaines après Paris-Connerré (le 2 octobre, NDLR). Certains diront que c’est énorme mais d’habitude, je coupe même un peu plus. Je ne m’affole pas. J’ai repris par du VTT, de la course à pied et de la PPG (préparation physique générale, NDLR). Le week-end, je préfèrais aller faire deux heures de VTT car ça fait monter le cœur un peu plus que la route. On s’amusait davantage avec Martin Trioux et ma sœur. Par ailleurs, j’ai la chance d’étudier à distance. J'étais en stage dans une entreprise de métallurgie dans le cadre de ma licence pro gestionnaire RH. Je me suis mis un peu à Zwift avec la Coupe de France. J'ai repris progressivement les entraînements sur route.