Antoine Devanne : « Il fallait faire un numéro »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Finalement, Antoine Devanne commence 2023 comme il a commencé 2022. Auteur d’un gros début de saison l’année passée, où il avait notamment remporté le Grand Prix du Pays d’Aix, première manche de Coupe de France N1, au terme d’un numéro en solitaire, il a remis le couvert cette année. Mais cette fois, c’est sur l’épreuve de Sèvremont au Circuit des Plages Vendéennes qu’il a réussi son baroud solitaire (voir classement). Pour un résultat identique puisqu’il a piégé ses adversaires, à commencer par ses anciens coéquipiers du Vendée U. Antoine Devanne est revenu avec DirectVelo sur cette victoire, ce début de saison, mais aussi son hiver et son changement d’équipe.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette victoire ?
Antoine Devanne : C'est une journée très particulière, j'étais à domicile. Dès que j'ai appris en septembre qu'il y avait une épreuve des Plages à Sèvremont, c'était clairement l'objectif de la saison. Je voulais performer ici. Ce sont mes routes d'entrainement, j'habite à 6 km. Je connais chaque virage sur le bout des doigts, je l'ai fait dans toutes les conditions. Je pense que j'étais attendu au vu des deux dernières courses que j'ai faites. Répondre présent est exceptionnel, je savais que j'étais en forme mais de là à faire un numéro comme ça…

Comment est ce circuit ?
C'est un circuit usant, mais connaissant les zones environnantes, je sais qu'on pouvait faire encore plus dur. Je tiens à remercier la mairie qui a pris l'initiative de faire une course ici, il y en a peu dans les environs. On associe souvent la Vendée à une région plate et je pense qu'aujourd'hui beaucoup ont vu que ce n'était pas si plat que ça. J'espère qu'il y en aura d'autres parce que c'est une super région pour faire du vélo, et c'est très dur.

« IL Y A FORCÉMENT UN AIR DE REVANCHE »

Tu disais pourtant que tu ne voulais pas attaquer la saison aussi fort que l’année dernière…
J'ai essayé de cacher un peu mon jeu (sourire). Je ne voulais pas me montrer. J'ai fait une préparation hivernale sans pépins, j'ai pris du plaisir en roulant quand je le voulais. J'ai roulé moins de kilomètres, mais j’ai battu mes records et ça porte ses fruits aujourd'hui.

Est-ce une petite revanche après avoir manqué le bond chez les professionnels cet hiver ?
Il y a forcément un air de revanche. Ça m'a attristé que certaines équipes ne m'aient pas accordé leur confiance. Aujourd'hui je voulais montrer que je pense avoir ma place chez les pros. Il fallait faire un numéro et ça a été le cas aujourd'hui.

Tu as passé une bonne partie de la journée à l’avant, avant ce numéro solitaire…
C'était par grappes, parfois ça rentrait. Il fallait toujours rester devant, actif pour ne pas se laisser endormir. Le peloton est rentré, je voulais rester placé car je pensais que ça allait ressortir. Et c'est ressorti avec le groupe qui va jouer la gagne. C'était à la patte ensuite. Ce n'était pas moi qui avais la responsabilité de la course, je laissais faire. Je passais mon vélo quand on me le demandait. Si on ne me demandait pas je restais dans les roues. Je n'en ai pas fait plus que celui qui en faisait le moins.

« ON N’A RIEN À ENVIER AUX PLUS GROSSES ÉQUIPES »

En tant qu’ancien du Vendée U, qu’est-ce que ça fait de manœuvrer contre eux sur une journée comme aujourd’hui ?
Ça ne fait rien de plus, mais on connait comment ils courent. Je pensais savoir comment ils allaient manœuvrer, donc j'ai essayé de faire avec. Je me suis senti beaucoup observé, j'avais toujours deux ou trois coureurs du Vendée U sur le porte-bagages, donc il fallait courir intelligemment, aller de l'avant au bon moment. Je ne devais pas trop en mettre pour ne pas me faire avoir derrière. Je voyais Baptiste (Vadic) qui me disait qu'il était à fond. Mais je le connais, il a une belle pointe de vitesse. Il fallait que j'attaque de loin, pour le piéger directement. Dans un final, tout type de coureur est capable de trouver des ressources pour s'accrocher et arriver derrière pour me battre au sprint. Je devais m'isoler pour être plus tranquille et lisser mon effort.

Comment te sens-tu dans ce Team LMP-La Roche Vendée Cyclisme ?
Je me sens super bien, on retrouve les valeurs du Vendée U avec l'esprit de famille. Mais on ajoute davantage de plaisir car il y a moins de prises de tête. Je suis bien intégré dans un très bon groupe. On n'a rien à envier aux plus grosses équipes actuellement. Je pense qu'on sera observé sur les Elites, et pas seulement la Coupe de France. On a une équipe avec plusieurs cartes. Et avant qu'on abatte toutes nos cartes il y aura pas mal d'attaques et ça va faire la course.

Quels sont tes objectifs ?
Il y a pas mal d'objectifs. Le principal c'est de prendre du plaisir, je fonctionne avec ça. Là c'est le cas à toutes les courses. Je ne vais pas attendre dans le peloton, je serai offensif. Si je gagne, je gagne, si je perds, je perds, tant pis. Je reste dans les mêmes valeurs.

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