Yoann Paillot : « Une médaille inespérée »

Yoann Paillot est le nouveau vice-Champion du Monde Espoirs du contre-la-montre, et il en est le premier surpris. Sur un parcours de 43,460 kilomètres tracé autour de Florence, le jeune néo-pro n’a été devancé que par le seul Damien Howson (Australie). Yoann Paillot a livré ses impressions à www.directvelo.com au soir de cette très belle performance.

DirectVélo : Réalises-tu que tu es vice-Champion du Monde Espoirs du contre-la-montre ?
Yoann Paillot : Oh non (rires) ! Je crois qu’il va me falloir un bon moment avant de réaliser, sans doute quelques jours. C’est une médaille inespérée. Evidemment, j’étais venu ici pour faire un résultat, mais je n’aurai jamais pensé faire un podium sur ce Mondial. Je me satisfais amplement de cette deuxième place.

« J’AVAIS ENCORE PEUR DE ME RATER »

Que visais-tu exactement sur ce chrono ?
Un Top 10, voir un Top 5 au maximum. Mais sincèrement pas plus. Je restais sur plusieurs déceptions lors de mes derniers Mondiaux. Je n’arrivais jamais à répondre présent le Jour-J (14e en 2012, NDLR). Cette année, j’avais encore peur de me rater. Finalement, ça s’est très bien passé.
 
Comment as-tu géré ton contre-la-montre ?
Le circuit était vraiment tout plat, il était assez long et délicat à gérer. Il fallait être très costaud pour s’imposer aujourd’hui. Je me suis mis dans l’allure dès les premiers kilomètres. J’avais de très bonnes sensations. Au début, j’avais même l’impression de me promener. J’étais à 55-60 km/h, et je tournais super bien les jambes. Là, je me suis dit que j’étais en train de faire un temps. Dans les 20 derniers kilomètres, j’ai essayé de vraiment mettre en route pour maintenir mon avance. Je ne voulais pas piocher. J’ai réussi à garder un bon rythme à 53-55 km/h. Il fallait vraiment rester concentré jusqu’à l’arrivée. Il y avait un fort vent de face par moment et il fallait s’en abriter du mieux possible. Finalement je termine à 51 km/h de moyenne.
 
Etais-tu régulièrement informé de tes temps ?

J’ai eu pas mal d’informations. Je savais que j’étais passé en quatrième position au premier intermédiaire, puis en tête au suivant. Ensuite, j’ai vu que je gardais tout le temps la tête, et que je creusais l’écart sur mes poursuivants. C’était boostant. Pierre-Yves Chatelon me suivait et il m’encourageait à bloc (rires).

« JE NE PEUX PAS ETRE DEÇU »

As-tu cru en la victoire ?
Il restait encore du beau monde à passer lorsque j’ai coupé la ligne d’arrivée, alors il était difficile d’y croire. D’un autre côté, c’est vrai que j’avais fait de beaux écarts. Mais je n’ai pas été trop déçu quand j’ai vu le coureur australien prendre le meilleur temps (Damien Howson, NDLR). Je savais que le podium était assuré, et j’en étais ravi. Je ne peux pas être déçu. Il m’a devancé de 57 secondes. Si j’avais échoué pour dix secondes, j’aurais sans doute été plus déçu mais là, il n’y a rien à dire. Le plus fort a gagné. Damien Howson est quelqu’un que je connais bien. Il avait déjà terminé troisième du Mondial l’an passé. Bien sûr, je n’ai pas eu l’occasion de courir à ses côtés en 2013, mais je l’ai suivi ces dernières semaines. Il a fait de très grosses performances contre-la-montre récemment et je savais qu’il allait être un client pour le titre.

Revenons sur les jours précédents ce chrono. Comment t’es-tu préparé ?
C’est ma première saison professionnelle avec La Pomme Marseille. Ce n’est pas évident de garder le même niveau tout au long de la saison. Mais heureusement, j’ai réussi à bien enchaîner les courses, et à me préparer convenablement pour ce Championnat du Monde. J’ai notamment disputé le Tour du Poitou-Charentes, sur lequel j’ai pu me rassurer en réalisant un bon contre-la-montre (9e, NDLR). Ce jour-là, je n’ai terminé qu’à 14 secondes de Luke Durbridge, qui est un très gros client et qui avait d’ailleurs été Champion du Monde Espoirs du contre-la-montre en 2011. Du coup, ce chrono m’avait vraiment mis en confiance. Puis j’ai disputé le Tour du Jura où j’ai pris la quatrième place après 170 kilomètres d’échappée. J’ai pris une nouvelle fois l’échappée au Tour du Doubs, mais cette fois-ci j’ai été victime d’une chute. Je me suis fait peur. J’ai souffert de la jambe droite durant plusieurs jours. Mentalement, ça a été compliqué. Heureusement, j’ai vu que je récupérais bien et j’ai pu me remobiliser à 100% pour ce Championnat du Monde.

Quel sera ton programme désormais en cette toute fin de saison ?
Je vais rentrer en France dès demain, puis je vais me préparer pour le Tour du Gévaudan, ma prochaine course avec La Pomme Marseille. J’enchaînerai avec le Tour de Vendée, Paris-Bourges, Paris-Tours et enfin le Chrono des Herbiers, ma dernière course de l’année.

Crédit Photo : Gilberto Chocce
 

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