Thomas Chassagne : « Je peux aller au bout »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Est-ce qu’une première victoire en Elite change un homme ? Peut-être pas. Et un coureur ? Sûrement. Allez demander à Thomas Chassagne, qui a remporté ce dimanche la 3e étape du Tour du Piémont Pyrénéen (voir classement). Attaquant devant l’éternel, il était habitué à animer les courses, même les plus grandes (lire ici). Enfin ça, c’était avant. "J’en avais marre que l’on me catalogue comme le gars qui va dans l’échappée mais qui ne gagne pas. Dimanche, j’ai prouvé que je pouvais aller au bout", déclare-t-il à DirectVelo.

« FRANCOIS TRARIEUX M’A ENGUEULE »

Une victoire synonyme de soulagement. "J’ai été souvent à l’avant mais il me manquait la perf. Après le Tour de Loire-Altantique, j’ai eu un déclic. J’avais pris une échappée et j’étais plutôt content. Sauf que François Trarieux m’avait engueulé. Il m’avait dit d’arrêter de partir d’aussi loin. Il pensait que je pouvais viser la victoire". La remontrance du CTR du Limousin fait son chemin chez Thomas Chassagne.

Cette dernière étape de la course pyrénéenne va donc le mettre à l’épreuve. Présent dans le groupe d’échappée qui perd des unités au fil des côtes et des relances sur les petites routes paloises, Thomas Chassagne se fait discret. "On s’est retrouvé à six à l’avant puis Alexis Dulin (AVC Aix) est parti seul à 20 kilomètres de l’arrivée. Il a pris une bonne vingtaine de secondes d’avance. Au lieu d’attaquer plusieurs fois pour essayer de revenir, je n’ai plus roulé pendant un moment. Quitte à tout perdre, je voulais le tenter", sourit-il.

L’Aixois résiste au groupe de poursuivants pendant quelques kilomètres. C’est en l’apercevant en point de mire que Thomas Chassagne décide de faire l’effort. "Je suis revenu assez rapidement sur lui puis on a entamé une descente assez technique vers Pau". Le coureur du Team Corrèze Elancia - qui portait les couleurs d’une entente avec les Girondins de Bordeaux pour l’occasion - fait la descente. Il se retourne au pied et voit Dulin une cinquantaine de mètres plus loin. "Au début, je comptais l’attendre mais j’ai vu qu’il avait l’air tranquille. Alors j’y suis allé !". 

« PAS LE DROIT D’ETRE REPRIS »

Il reste alors quatre kilomètres dont une dernière borne en montée pour en finir. "Je voulais lui saper le moral avant la côte d’arrivée donc j’ai roulé. Dans la côte, je me suis dit que ça ne pouvait plus m’échapper. J’étais à bloc. Je n’avais plus le droit d’être repris". Six secondes d’avance sur Dulin et neuf sur les poursuivants suffisent largement.

"J’avais raté mon Championnat de France Espoirs. Je me posais des questions et j’avais besoin de cette victoire. En plus, je gagne sur une course réputée, ça me fait du bien", avoue Thomas Chassagne. Troisième de la 3e étape du Tour des Cantons de Mareuil-Verteillac-Ribérac (Coupe de France Espoirs), il se tourne maintenant vers la fin de saison. Avec la dernière manche de Coupe de France DN3 et une possible participation à Paris-Tours en cas d’invitation du Comité du Limousin. Une autre classique mais cette fois-ci, un long raid comme sur Paris-Roubaix ne sera plus d’actualité. "J’avais pris énormément de plaisir ce jour-là mais je suis passé à autre chose. Et je m’aperçois que je suis à l’aise sur les grands rendez-vous donc j’attendrai un peu plus", prévient-il.

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