Des larmes, de chaudes larmes. Il a suffi de l’évocation d’Annefleur Kalvenhaar, une vététiste néerlandaise décédée en 2014 des suites d’une chute en Cross-Country Eliminator à Méribel, pour déclencher une émotion irrépressible sous les traits arc-en-ciel d’Annemarie Worst. La vététiste néerlandaise, tout juste couronnée Championne du Monde de cyclo-cross Dames Espoirs, songe à son amie, en mémoire de laquelle elle arbore une fleur en pendentif. "Elle m’accompagne partout", explique la jeune femme de 21 ans.

« NE PAS DOUTER »

L’émotion est palpable, mais ce sacre offre à la Batave une incroyable vitrine mondiale. Vététiste à plein temps, comme elle le clame d’ailleurs sur son site internet, elle voguait dans l’amateurisme avant de recevoir un coup de fil du sélectionneur néerlandais en cyclo-cross Gerben De Knegt. "Il m’a vite séduite", confirme l’Espoir dernière année. "Recevoir la confiance d’un coach aussi expérimenté permet directement de croire en soi, de ne pas douter".

On était encore à la fin de l’été, la ferveur demandait encore à grandir dans les labourés. A Gieten puis à Valkenburg, elle se lance dans l’aventure puis en redemande. La reconversion est presque achevée. "J’avais connu pas mal de malchance sur les Championnats, puisque je suis tombée au Championnat d'Europe en me blessant au genou. Puis sur le Championnat National, j’ai encore connu un ennui. Alors j’avais quelques appréhensions en venant sur ce Mondial". 

« APPELEZ MOI »

Pourtant, elle venait de se rassurer face aux Elites grâce à sa quatrième à Fiuggi (Italie) puis à son podium (3e) à Hoogerheide le week-end dernier. "Le circuit a beaucoup changé par rapport à la reconnaissance du matin. Il était bien moins glissant suite au passage des Juniors. Mais dans les descentes, j’ai pu user de mon expérience de vététiste sans jamais avoir peur. J’ai bien géré ma course", se félicite-t-elle, après avoir devancé la lauréate américaine de la Coupe du Monde Espoirs, Ellen Noble, et la Championne sortante britannique Evie Richards sur le tracé toujours enneigé de Belvaux .

Membre d'une équipe modeste en VTT, Worst rêve désormais d’intégrer une plus grosse structure. Car sa voie s’esquisse dans les labourés. "Les managers d’équipes peuvent m’appeler", rigole la Néerlandaise. "Je vais sans doute adapter mon programme, me concentrer sur les gros rendez-vous mondiaux en VTT puis basculer vers le cyclo-cross pour y disputer une saison complète. Car cette année j'étais en manque de points et je partais toujours loin derrière. Ca n’a pas de sens de continuer comme ça".