Adrien Quinio est prêt à partir loin

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo

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Adrien Quinio n'est pas passé loin de réaliser un très gros coup sur le Grand Prix de Blangy-sur-Bresle (Elite Nationale). Ce samedi, le sociétaire de l'UC Briochine a donné du fil à retordre à ses adversaires, y compris à Théo Nonnez, qui a dû attendre les derniers mètres pour le devancer au sprint. ''Je suis en 2e Catégorie. J'avais arrêté le vélo pendant deux ans après avoir quitté le Guidon Chalettois, en 2016. Au début du mois de mars, je me suis dit que j'allais me faire plaisir sur les courses 2-3-J, puis sur les Élites parce qu'il n'y avait que ça en Bretagne. Après ma reprise, j'ai vu de suite que je manquais de fond, mais que j'avais de la force'', déclare-t-il auprès de DirectVelo.

Sur la ligne de départ, Adrien Quinio s'est élancé ambitieux, avec une idée bien précise en tête. ''Je venais clairement pour gagner. On m'avait dit que le circuit était exposé, et qu'il me correspondait. Pour moi, le plus dur était d'être dans l'échappée'', explique celui qui a réussi à prendre place dans le bon wagon, dès le début de course. Il est ensuite monté en pression au fil des tours de circuit. ''Les jambes se sont débloquées au fil des kilomètres. On était de moins en moins dans l'échappée. À trois tours, j'ai compris que j'avais encore du jus''. Dans le final, l'ancien coureur du Guidon Chalettois a tenté de se défaire de ses compagnons de fugue, pour finir en solitaire. ''J'ai des qualités qui me permettent de sortir tout seul. J'ai géré dans la bosse. Je suis monté à mon train. J'ai relancé au sommet, mais Théo Nonnez est rentré à deux kilomètres de l'arrivée, dans la descente''.

« LA PLACE ME SATISFAIT »

Après le retour de Théo Nonnez, Adrien Quinio a dû faire face à un dilemme : devait-il continuer à collaborer, au risque de se faire battre au sprint ou devait-il laisser assumer le poids de la course à son rival, au risque de voir revenir le contre ? ''Je suis en recherche de résultats, donc pour moi, une deuxième place, c'était déjà bien. On a joué ensemble, mais pas longtemps. Les autres n'étaient pas loin, c'était un coup à se faire reprendre'', reprend le 8e de Manche-Océan (Elite Nationale) qui s'est incliné au sprint contre l'ancien Champion de France Juniors. ''Il a bien joué le coup. Il a lancé avant le virage, j'ai moins bien viré, et il m'a pris un mètre. Après, c'était fini. En tout cas, la place me satisfait. Et je suis content que ça soit lui qui ait gagné car c'est un super coureur'', reconnaît le sous-officier en gendarmerie qui travaille à plein-temps. ''Il y a des courses où j'arrive chez moi à 1h30 du matin, et le lendemain je suis au travail à 6h30. Mes qualités physiques et la connaissance de mon corps font que j'arrive à compenser''.

En raison de son activité professionnelle, Adrien Quinio ne peut se consacrer à 100% au vélo. À son grand regret. ''J'envoie des messages à des équipes pour l'an prochain, mais on ne me répond pas car j'ai bientôt 26 ans. Je pense avoir les qualités pour être pro. Je pense être un bon équipier, savoir bien lire la course, et être capable de faire les efforts au bon moment''. Pourtant, le 8e du Chrono des Nations Espoirs aux Herbiers 2013 se dit prêt à partir au bout de la planète afin de vivre son rêve. ''Je suis prêt à partir loin comme en Asie, ou en Amérique dans des équipes où c'est viable financièrement''. Dans l'optique de faire ses preuves au cours d'une saison entière, envisage-t-il d'intégrer une formation de DN1, en 2019 ? ''J'aimerais, mais je ne peux pas me le permettre financièrement. Je ne pourrais pas me payer de logement. Si on me propose un contrat avec un logement, j'y réfléchirai. En plus, je pense pouvoir faire du bien à beaucoup d'équipes'', conclut-il.

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