Audrey Cordon-Ragot en Espagne sur la pointe des pieds

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

C’est une situation qui pourrait presque sembler paradoxale mais après des mois à avoir regretté l’absence de compétitions, de nombreuses filles vont se retrouver sur la dernière course de la saison, la Ceratizit Madrid Challenge by la Vuelta, sans en avoir particulièrement envie. Alors que l’Europe est touchée de plein fouet par la deuxième vague du coronavirus, et qu’une épreuve comme le Tour de Bretagne a récemment été annulée, tout laissait à penser que la compétition espagnole allait elle aussi passer à la trappe. D’autant qu’il y a quelques jours encore, les parcours n’avaient même pas été officialisés. La FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope avait d’ailleurs d’ores-et-déjà fait savoir qu’elle ne se rendrait pas sur place (lire ici). Finalement, l’épreuve aura bien lieu, à partir de ce vendredi, et Audrey Cordon-Ragot sera de la partie. “J’imagine que dans toutes les équipes, on peut trouver des filles qui ne sont pas hyper motivées à l’idée de courir maintenant et dans ces conditions, mais on n’a pas le choix. C’était une saison compliquée pour toutes les équipes et tous les partenaires. On se doit d’être au départ mais je comprends que certains aient préféré faire l’impasse”, synthétise-t-elle pour DirectVelo au moment d’évoquer son état d’esprit avant de remettre un dossard.

La Championne de France, qui vient de prolonger son contrat avec la Trek-Segafredo pour les deux prochaines saisons, admet avoir eu du mal à rester mobilisée ces derniers jours. “En toute fin de saison, il est toujours plus facile de courir que de s’entraîner. Ces derniers temps, j’avoue avoir eu l’impression d’être comme un robot qui prenait son vélo sans avoir vraiment le choix, plus encore après l’annulation du Tour de Bretagne. Il faut bien y aller mais j’ai hâte que ce soit fait”, ajoute celle qui ne tient surtout pas à se plaindre mais résume plutôt l’avis d’un bon nombre de concurrentes.

LA TREK-SEGAFREDO VIENT À QUATRE

“Le parcours n’est sorti que tout récemment. Jusque-là, c’était dur de se dire que ça allait courir. J’avais du mal à me projeter, à me dire que j’allais partir à l’étranger maintenant, étant donné la situation actuelle. En quelque sorte, ça fait bizarre. Je me dis que ce n’est pas très « safe ». J’espère simplement ne pas me retrouver en quarantaine après la course”. Sa formation ne se rend d’ailleurs en Espagne qu’avec quatre concurrentes. “Si l’une de nous ne venait pas, on ne pouvait pas partir”, préfère-t-elle sourire.

Dans ces conditions si particulières, Audrey Cordon-Ragot imagine "une course hétérogène”, la faute également à un calendrier plus ou moins fourni suivant les concurrentes ces dernières semaines. “Pas mal de filles, moi la première, ne seront clairement pas à leur top, alors que d’autres comme les Italiennes, qui avaient récemment leur Championnat national, devraient bien marcher. Ce sera une drôle de course pour finir l’année”

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Audrey CORDON RAGOT