Anthony De Vecchi, organisateur à 16 ans

Crédit photo Alizée Quéré

Crédit photo Alizée Quéré

Dès sa naissance, Anthony De Vecchi est tombé dans le milieu du vélo. “Ma mère était au Circuit de Saône-et-Loire et a perdu les eaux. Mon oncle qui était mécano au SCO Dijon et mon grand-père qui était arbitre sont allés chercher mon père. Tout le monde était au courant que David De Vecchi venait d’abandonner la course. Finalement, il aurait pu terminer, j’ai mis plus de 24h à sortir. On en rigole encore“, explique à DirectVelo le Côte-d’Orien, originaire de Thil-la-Ville qui a vu le jour le 24 avril 2005.

Son grand-père Jean-Marc est le président de la Pédale Semuroise, son oncle Arnaud avait repris la présidence avant de disparaitre il y a cinq ans des suites d’une longue maladie. Son père David a évolué au haut niveau amateur et a rencontré son épouse lors d’une assemblée générale….de la Pédale Semuroise. Le frère de sa mère, Cyril Lecler, a également été cycliste amateur. De fait, il s’est rapidement mis au vélo. “Dès que j'ai su marcher, je n’avais pas vraiment trop le choix (rires). Mais je n’aimais pas la compétition donc j’ai arrêté à 12 ans“. Il a malgré tout continué à suivre les courses de la Pédale Semuroise en voiture. “Je suivais notamment avec Marie-Christine Régnet. Je prenais des notes sur les coureurs lâchés, comme les autres arbitres. Je m’intéressais toujours à ce qu’ils faisaient. Elle m’a proposé de passer l’examen d’arbitre que j’ai réussi en mars 2019. Je n’ai pas eu de délai de réflexion, ça s’est fait rapidement“.

« APPORTER QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU »

Anthony De Vecchi a commencé à arbitrer sur des manches du Trophée Régional des Jeunes Cyclistes, puis il s’est rendu au Trophée de France à Saint-Nazaire. Entre-temps, il a eu sa première expérience sur une course Élite en tant que stagiaire lors du Tour de Côte-d’Or. “Quand j’ai débuté, j’avais l’impression d’ouvrir une nouvelle porte dans le cyclisme, de découvrir un autre monde. Je ne savais plus qu’il y avait autant de motos et de voitures. Je pensais qu’il fallait tout apprendre par cœur. J’avais 14 ans, au niveau de l’autorité, c’était un peu compliqué par moment, même si on dit que je fais plus vieux que mon âge. Les organisateurs et les autres arbitres connaissaient mon nom. J’ai toujours rencontré des arbitres bienveillants, qui m’apportent des conseils“.

En parallèle, en 2020, il s'est lancé dans les organisations avec la Coupe de France des départements à Semur-en-Auxois, le Prix AUTOSUR regroupant Minimes et Cadets, qui a finalement été reporté en juin 2021. “J’avais cette volonté de développer le cyclisme du club. Je voulais essayer d’apporter quelque chose de nouveau. Je ne pensais pas autant m’impliquer. Je me suis plongé dedans, ça me plaît“. En cette année 2021, il a également géré le Grand Prix de Pouillenay début avril qui a été promu en Toutes Catégories avec le Covid. “On a décidé ça trois semaines avant. Ça a été une chance énorme, on a eu plus de 200 participants. Ça a pris beaucoup de temps avec les mails et les appels à la préfecture. Heureusement, je n’étais qu’une semaine sur deux au lycée. Du coup, ça a été ma première organisation. On a eu de bons retours de la part des élus, des coureurs et des directeurs sportifs“. Fin mai, il a aussi organisé le Championnat de Côte-d’Or à Vic-sous-Thil avec plus de 350 concurrents.

« JE SUIS PLUS AXÉ SUR LES JEUNES »

Le comité des fêtes de Pouillenay a finalement souhaité que le Grand Prix retourne en 2,3,J en 2022. Mais Anthony De Vecchi s’est lancé un nouveau défi pour l’année prochaine. Il a créé la Côte d’Or Classic Juniors, conjointement avec le Dijon Sport Cyclisme (DSC - lire ici). “J’avais cette idée de créer cette Fédérale Juniors depuis un bon bout de temps pour faire quelque chose de bien, digne du club comme auparavant le Circuit de l’Auxois (épreuve Élite jusqu’en 2014, NDLR). J’avais émis l’idée de remplacer l’ancienne cyclosportive des Monts de l’Auxois pour rajeunir. Je suis plus axé sur les jeunes. La distance était de 130 kilomètres comme ce qu’il faut pour les Juniors. Finalement, je me suis rapproché du DSC. Ce qui devait être une épreuve d’un jour sera une course par étapes. C’est plus tôt que prévu et c’est très bien“.

Il est également épaulé par son père David lors des réunions avec les municipalités. “Je pensais que j’allais pouvoir être un peu seul. Mais un adjoint d’un maire nous regardait bizarrement avec Alexis Mercier (du DSC, NDLR) qui est également jeune. Il fallait quelqu’un de plus ancien pour le rassurer. Heureusement que mon père était là. Avec l’adjoint au sport de Semur-en-Auxois, il n’y a pas de soucis, il me connaît mais ce n’est pas le cas de toutes les municipalités“. Son grand-père Jean-Marc l’aide aussi pour les parcours. “Il est responsable sécurité. C’est ce qu’il fait depuis toujours. On est allé voir les routes ensemble“. Enfin, il est aussi épaulé par sa mère Amélie, qui le conseille et qui s’occupera du site internet de la course. Anthony De Vecchi est bien entouré. C'est un atout chez un organisateur.

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