Amanuel Ghebreigzabhier ne serait-il pas en train de passer un cap ? Pour sa deuxième saison chez Trek-Segafredo - sa cinquième dans une formation du WorldTour -, l’Erythréen a réalisé deux premières courses particulièrement solides dans le sud-est de la France, lors du Tour de la Provence (2.Pro) puis, le week-end dernier, à l’occasion du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1). En Provence tout d’abord, il avait décroché une belle 6e place à l’occasion de l’arrivée au sommet de la Montagne de Lure, le dernier jour. Puis, le week-end dernier, il s’est montré encore une fois très en jambes sur la montée de la Turbie, décrochant même un temps son propre leader néerlandais Bauke Mollema pour finalement se classer, encore, 6e (voir ses résultats ici).

“C’est vrai que c’est un bon début de saison pour moi, je suis très content de mes sensations et des résultats mais l’essentiel reste vraiment d’aider du mieux possible mes leaders”, résumait-il en quelques mots auprès de DirectVelo, dimanche après-midi dans les rues de Blausasc. Et lorsqu’on lui demande si ce n’est pas lui qui avait les meilleures jambes chez Trek-Segafredo ces derniers jours, le grimpeur de 27 ans préfère botter en touche. “J’étais là pour travailler pour Bauke, c’est tout. J’ai vraiment donné tout ce que j’avais pour lui sans vraiment chercher à jouer ma carte personnelle. Ce n’était pas l’idée”.

Pour autant, Amanuel Ghebreigzabhier a bien conscience que sa condition actuelle pourrait peut-être lui permettre d’aller, enfin, décrocher cette première victoire professionnelle qu’il attend depuis des années. Car l’air de rien, le voilà qui fait désormais régulièrement partie des meilleurs dès que la route s’élève. “Je sais que j’aurai ma chance sur les courses à venir. L’idée n’est pas forcément de jouer un général ou d’être leader de l’équipe mais plutôt de tenter de jouer une victoire d’étape en partant dans une échappée”, précise-t-il en évoquant des épreuves telles que le Tour de Catalogne ou le Tour du Pays basque. Son calendrier aura d’ailleurs un accent très hispanique puisqu’il est d’ores-et-déjà prévu qu’il participe pour la troisième fois de sa carrière au Tour d’Espagne, en dernière partie de saison.