Elisa Longo Borghini, de l'enfer au paradis

Crédit photo Pauline Ballet / ASO

Crédit photo Pauline Ballet / ASO

Elisa Longo Borghini avait beaucoup de monde à remercier après sa victoire dans le deuxième Paris-Roubaix féminin : sa famille et son équipe. Sa famille et en particulier Jacopo Mosca "qui a pris l'avion après le Tour de Sicile pour me voir seulement dix minutes et repartir pour un stage en altitude". Le soutien des siens a été important ce printemps quand les résultats n'étaient pas ceux attendus par la Championne d'Italie. "J'ai connu des problèmes de bronchite. J'ai renoncé à l'Amstel et à la Flèche Brabançonne et je ne devais même pas être ici", dit la lauréate en conférence de presse. "Mais ma mère m'a aidée à garder le moral. Je voulais aussi être un exemple pour mes neveux et nièces pour leur montrer que dans la vie, tu peux avoir de mauvais passages mais qu'il faut avancer et qu'on peut y arriver ensuite". 

« QUAND TU ATTAQUES, IL FAUT Y CROIRE »

Venue au départ sans pression, la médaillée de bronze de Tokyo a aussi profité du travail de ses coéquipières de la Trek-Segafredo. "Elles ont démontré la force de l'équipe. Lucinda (Brand) a été parfaite et son travail a été extraordinairement important. Mais chacune était là quand il le fallait. Nous étions prêtes et très déterminées. Lucinda, Ellen van Dijk ou Chloé Hosking m'ont protégée depuis le km 0, Audrey Cordon-Ragot a joué son rôle de capitaine de route. Elisa Balsamo a fait de son mieux en vue d'un sprint éventuel (elle a été mise hors-course pour retour irrégulier après crevaison, NDLR). C'est une énorme performance d'équipe. Sans ce travail d'équipe, je ne gagnerais aucune course", savoure-t-elle. Cette domination se lit aussi dans le classement (voir ici).

La 8e des Strade Bianche cette saison est partie en solitaire à 33 km de l'arrivée, après que l'échappée formée de sa coéquipière Lucinda Brand, Lotte Kopecky, une des favorites, et Marta Bastianelli a été reprise. "Quand tu attaques, il faut y croire dès le début. J'ai vu que l'échappée était reprise et c'était le bon moment pour y aller. Lucinda était bien placée pour sauter sur tout ce qui bougeait derrière moi et casser la chasse". Autre avantage de la solitude sur les pavés aux yeux de la sportive de 30 ans : "je pouvais aussi choisir ma trajectoire".

« LE MEILLEUR VÉLO POUR CETTE COURSE »

Au bout de l'effort, Elisa Longo Borghini a pu enfin goûter à la joie de la victoire au moment de s'engoufrer dans le vélodrome de Roubaix. "C'était comme sortir de l'enfer et tout d'un coup, tu es au paradis, dans ce vélodrome où l'histoire du cyclisme s'est écrite. L'ambiance y est incroyable, plusieurs pensées se croisent dans la tête. J'ai d'abord pensé à ma famille".

Après la boue dominée par Elizabeth Deignan l'an dernier, la poussière de cette deuxième édition, à la fin, ce sont donc toujours les Trek-Segafredo qui gagnent. "Nous avons le meilleur vélo pour cette course. Nous avons testé le matériel cet hiver". Sec ou boueux, Paris-Roubaix ne change pas tant que ça pour celle qui l'a dominé ce samedi. "Ce n'était pas les mêmes conditions que l'an dernier mais ça ne rendait pas la course plus facile pour autant, ni plus sûre, ça reste Roubaix". 

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