Samuel Dumoulin : « Ré-impulser une dynamique de réussite »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

La formation B&B Hôtels-KTM est, ce mercredi, au départ de l’Alpes Isère Tour (2.2). Alors que les résultats de la structure bretonne ne satisfont pas la direction - un seul succès depuis le début de saison grâce à Alan Boileau sur une étape du Tour du Rwanda (2.1) -, il serait bienvenu de trouver une nouvelle dynamique positive à l’approche de l’enchaînement de quelques-uns des plus gros rendez-vous du calendrier tels que le Critérium du Dauphiné, les Championnats de France et bien sûr le Tour de France.

De quoi imaginer que c’est dans une optique de reconquête et de recherche d’un second souffle que la B&B Hôtels-KTM a décidé d’aligner un groupe très solide, sur le papier, au départ de Charvieu-Chavagneux face à une majorité de structures Continentales et amateurs. Mais pas question, pour Samuel Dumoulin, de mettre trop de pression à ses coureurs pour ces cinq jours de compétition. Le groupe est en préparation et le classement général de cette Classe 2 n’est, il l’assure, en rien une priorité.
DirectVelo a fait le point avec le directeur sportif de la ProTeam à quelques heures du lancement des hostilités.

DirectVelo : Pourquoi avoir fait le choix de venir sur l’Alpes Isère Tour cette saison ?
Samuel Dumoulin : C’est intéressant d’avoir une course par étapes avec du dénivelé à ce moment-là de la saison. En face, il y a les Boucles de la Mayenne et c’est bien de pouvoir cumuler, notamment pour les coureurs qui ont un profil de grimpeur. C’est une façon de valider le bloc d’entraînement qu’ils ont fait auparavant mais aussi pour préparer la suite des événements : le Dauphiné et le Tour. C’est bien positionné au calendrier pour nous. On a un effectif assez réduit par rapport aux blessés et aux gars en méforme. La plupart vont enchaîner avec la Mercan’Tour Classic la semaine prochaine. Par rapport aux profils et aux cinq jours de course, c’est intéressant. Les épreuves de Classe 2, on a en tête que c’est très débridé et pas forcément dans des schémas de course que l’on peut connaître mais avec la professionnalisation du cyclisme, on voit que ça a bien progressé et qu’il y a des équipes de développement qui travaillent bien avec des courses plus cadrées qu’avant.

« ON ABORDE LA COURSE DE MANIÈRE HUMBLE »

Dans quel état d’esprit le groupe aborde-t-il cette épreuve de Classe 2 ?
On a deux coureurs vraiment en préparation, Pierre Rolland et Sebastian Schoenberger, qui ont fait un stage de reconnaissance d’étapes du Tour de France la semaine dernière (ils étaient accompagnés de Franck Bonnamour, Alexis Gougeard et Eliot Lietaer, NDLR). Sur le papier, ce sont ceux qui ont le plus le profil pour cette course. Pour le reste, on a aussi de bons puncheurs et des coureurs d’expérience. Même si ce n’est pas un objectif. Ça reste une course dans un cycle de préparation. Ça peut être une course intéressante pour ré-impulser une dynamique de réussite et de victoires. Ils ont faim de compétition, ils savent que de belles échéances arrivent. Mais on ne vient pas pour gagner le général. L’idée, c’est que chacun ait sa chance chaque jour. Je leur ai surtout dit de se faire plaisir, d’être acteurs. On n’a pas de pression, on ne prendra pas la course à notre compte.

Tu évoques le fait qu’il n’y a “pas de pression” mais l’équipe va tout de même être attendue face à des structures Conti et amateurs et on imagine qu’il serait bien de débloquer le compteur de victoires en Europe !
Oui mais je ne veux pas que les coureurs aient cette pression-là. Ils savent de quoi ils sont capables et ils connaissent la concurrence. Sur la première étape, je veux qu’ils créent un lien important entre eux. C’est une Classe 2, il n’y a pas d’oreillettes donc dans la voiture, je ne pourrai pas faire grand-chose. Je veux vraiment qu’une osmose et qu’une dynamique puissent se faire. Après, avec leurs capacités, le résultat viendra. Mais le but n’est pas de tout faire pour gagner le général. On veut construire quelque chose de positif.

Généralement, les ProTeams présentes sur des Classe 2 y emmènent de jeunes coureurs mais pour cet Alpes Isère Tour, vous avez fait le choix d’aligner un groupe expérimenté. Pourquoi ce choix ?
C’est un petit peu par rapport au calendrier qu’ont pu faire les coureurs précédemment et pour répartir les charges de travail et les courses. Ça s'est présenté comme ça pour faire un bon mois de juin par la suite. On n’a pas de leader spécifique. Avec ce week-end montagneux, on sait qu’on aura de belles cartes à jouer. Mais on est dans un cycle de préparation, j’insiste. On ne peut pas se permettre de plier l’équipe tous les jours pour défendre un général ou autre. On veut travailler en se faisant plaisir. Et avec le plaisir et la cohésion, je suis persuadé que les résultats viendront.

« ON ABORDE LA COURSE DE MANIÈRE HUMBLE »

Sebastian Schoenberger est revenu de blessure début mai. Où en est-il désormais ?
Malheureusement, il s’est blessé avant Paris-Nice. C’est quelqu’un de très appliqué, qui travaille beaucoup. Dès sa deuxième course de reprise à Dunkerque, il a été dans le coup, en attaquant notamment dans l’étape de Cassel. Il a fait 6e à Châteaulin dimanche (sur les Boucles de l’Aulne, NDLR). Ça prouve qu’il travaille bien. Il est dans une bonne dynamique actuellement. Depuis ses débuts dans l’équipe, il ne fait que progresser. Une victoire ne ferait que valider son travail.

On imagine que tu connais bien certaines routes de cet Alpes Isère Tour, toi qui vis dans la région…
Je connais un petit peu les routes aux alentours, particulièrement la dernière étape. On passera à quinze kilomètres de la maison. Pour les avoir pratiquées à l’entraînement, ces routes, ce sera une étape très difficile. Forcément, le dernier jour, avec la petite trouvaille de l’organisation dans le final, je pense qu’il y aura de gros écarts.

Comment imagines-tu la concurrence sur cette épreuve ?
On est un peu dans le flou car ce sont des équipes que l’on n’a pas l’habitude d’affronter. Néanmoins, on aborde la course de manière humble. Ce niveau-là a bien progressé, comme je le disais. Même si on connaît peu de noms sur la liste des partants, on respecte nos adversaires en sachant qu’il y a de très bons coureurs ici au départ. On a conscience qu’on ne va pas écraser la course. Je n’ai pas coché de noms en particulier. On ne sait pas trop ce dont sont capables les différentes équipes ni les individualités. On va tâcher d’être dans le mouvement et de ne pas se faire piéger sur cette première étape, histoire de poser de bonnes bases cet après-midi (mercredi) pour ensuite progresser pour la suite de la semaine.

Mots-clés

En savoir plus